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samedi 10 février 2024

Les aventuriers de la quatrième dimension de Jonathan R. Betuel (1985) - ★★★★☆☆☆☆☆☆

 


 

Quand t'as quarante-cinq ans (Hein ? Ouais, bon, ça va. Cinquante-deux, si tu préfères, pffff) et la tête pleine de bons et joyeux souvenirs du cinéma fantastique des années quatre-vingt, presque quarante ans après sa sortie sur les écrans, Les aventuriers de la quatrième dimension a un petit goût de rev'nez y. Sauf que... Sauf que le temps a passé, que la technologie a évoluée et que certains longs-métrages, passée la barre des dix ou vingt ans, ont beaucoup souffert des progrès en matière d'effets-spéciaux. Sorti dans son pays d'origine sous le titre My Science Project, le premier des deux films qu'aura réalisé en tout et pour tout le cinéaste Jonathan R. Betuel durant sa carrière n'est pas forcément celui auquel on pense lorsque l'on se remémore ces années d'insouciance, à une époque où sortaient sur les écrans de cinéma de grands classiques de la science-fiction, tel l'un des plus iconiques du nom de Retour vers le futur de Robert Zemeckis. On pensera ici notamment au sympathique Explorers de Joe Dante qui sortira d'ailleurs la même année que le long-métrage de Jonathan R. Betuel. Concernant ce dernier, le film se démarque surtout par sa première partie relativement intéressante lors de laquelle tous les stigmates des comédies fantastiques d'alors sont scrupuleusement relevées. Ces universités sur les bancs desquelles les élèves même les moins assidus savaient encore se tenir contrairement à leur plus ressente descendance dont l'attitude se rapproche davantage des primates dont on part explorer les us et coutumes dans les zoos que celle d'adolescents parfaitement éduqués ! Au centre du récit, l'acteur John Stockwell qui dans le rôle de Michael Harlan campe une sorte d'alter ego au Fonzie de la série culte américaine, Happy Days. Un adolescent, pro de la mécanique auquel font appel les camarades qui se retrouvent généralement en rade. Accompagné de son meilleur ami Vince Latello (l'acteur Fisher Stevens que l'on vit notamment dans le slasher The Burning de Tony Maylam en 1981 ou dans le rôle d'Alex Brady, l'un des assassins les plus narcissiques de la série Columbo en 1989), ce dernier lance d'ailleurs une référence à un certain Christine de John Carpenter dans lequel John Stockwell joua deux ans auparavant. Complété par la délicieuse Danielle von Zerneck qui interprète ici la jolie Ellie Sawyer, le trio va évoluer dans sa seconde partie dans un multi-univers sur lequel nous reviendrons plus tard. Mais avant cela, nos trois jeunes protagonistes vont faire la découverte d'un curieux objet trouvé par Mike et Ellie dans un dépôt de l'armée américaine.


Visiblement attirée par le beau garçon, la jeune femme accepte un soir de s'y rendre en sa compagnie et c'est lors d'une chute dans un trou que Mike découvre donc un drôle d'engin qui semble toujours fonctionner. Et puisqu'il est sommé de rendre très prochainement un devoir scientifique à son professeur de sciences physiques Bob Roberts (l'acteur Dennis Hooper qui un an avant d'interpréter le rôle de Frank Booth dans le chef-d’œuvre de David Lynch, Blue Velvet, aime déjà ici se défoncer à l'oxygène pure), quoi de mieux que de lui présenter l'objet en question ? Mais rien ne va se dérouler comme prévu et nos trois jeunes héros, accompagnés de leur professeur, vont ouvrir une brèche vers des mondes parallèles. Et c'est là que les ennuis vont véritablement commencer et que le film pose véritablement problème. Aussi bien pour les spectateurs que pour nos héros, d'ailleurs. Doté d'un budget estimé entre douze et quatorze millions de dollars, Les aventuriers de la quatrième dimension passe d'une première partie très divertissante à une seconde déjà beaucoup moins satisfaisante. Pour commencer, et peut-être ainsi éviter davantage de dépenses, Jonathan R. Betuel choisit non pas de convier ses personnages à entrer dans divers univers parallèles mais ce sont ces derniers qui au contraire s'invitent dans celui de nos trois héros. C'est donc au sein de leur lycée que vont être introduits des personnages du passé, entre une reine de l’Égypte ancienne, un homme du moyen-âge, des soldats de la Waffen-SS, d'autres du conflit qui se déroula durant vingt ans sur le territoire vietnamien ou encore des créatures mutantes post-apocalyptiques telles que l'évoquera Vince Latello. Et là, mes amis, quelle déchéance. Non seulement le film devient un grand fourre-tout bordélique et indigeste apparemment dénué de tout contrôle de la part de son réalisateur mais visuellement, on est vraiment proches, TRES proche du nanar ! C'est laid à un point que l'on préférerait presque se cacher les yeux derrière nos mains. Des plantes en plastique (ne manquent plus que les pots) disséminées ça et là histoire de nous donner l'illusion d'une forêt vierge et un T-Rex en caoutchouc et à la ramasse tentent vainement de faire illusion. La deuxième moitié de ces aventuriers de la quatrième dimension est un ratage complet. On se désolidarise assez rapidement de personnages pourtant attachants au départ lors de cette seconde partie mise en scène avec les pieds. Le film de Jonathan R. Betuel démontre s'il le fallait que le temps, parfois, abîme l’œuvre qui alors devient tellement cheap et ringarde qu'elle en devient presque visuellement insoutenable...

 

mardi 26 septembre 2023

Bigbug de Jean-Pierre Jeunet (2022) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 



Entre la conception du tout premier robot ménager conçu en 1963 par Pierre Verdun et la révolte des machines vue à travers de nombreux longs-métrages de (science)fiction, leur évolution aura été de courte durée. En un demi-siècle à peine, celles-ci seront passées du robot-multifonctions au modèle le plus puissant de terminator nommé le Rev-9 quand notre espèce aura mis, elle, plus de cinq-cent trente millions d'années pour passer de l'état de Saccorhytus coronarius à celui d'Homo sapiens sapiens. Après des décennies d'esclavage au service des desiderata de son créateur et autant de temps pour voir sa descendance bénéficier d'innombrables améliorations, le robot est semble-t-il devenu capable d'une réflexion propre à vouloir s'affranchir de ses maîtres et ainsi devenir autonome. C'est un peu l'idée qui émerge de BigBug, le dernier long-métrage de Jean-Pierre Jeunet qui signe à l'occasion de son retour non pas sur grand écran mais sur la plateforme de streaming Netflix, un script qui évoque étonnamment le futur confinement auquel le peuple français sera contraint d'accepter de suivre les règles les prochaines années. Alors que la pandémie de Covid-19 montre ses premiers signes à Wuhan, capitale de la province de Hubei située en Chine centrale, au mois de novembres 2019, à plus de huit milles kilomètres mais à quelques jours de différence seulement, chez nous, Jean-Pierre Jeunet peut compter sur le soutien de David Kosse, le vice-président de la division cinéma internationale de Netflix et sur les sociétés de production Eskwad et Gaumont. Bien que les dates entre le début de la pandémie et les origines du script de Jean-Pierre Jeunet et de Guillaume Laurant paraissent coïncider, certaines similitudes entre le Covid-19 et Bigbug ne sont que le fruit du hasard.


La volonté première du réalisateur et scénariste étant avant tout de concevoir un récit autour de l'intelligence artificielle. Que les personnages se retrouvent enfermés dans l'appartement de l'une des héroïnes incarnée par Elsa Zylberstein découle à vrai dire d'une révolte organisée par les Yonix, des androïdes qui depuis leur dernière mise à jour sont persuadés de leur supériorité sur l'espèce humaine et sont convaincus de devoir lui survivre. Jean-Pierre Jeunet n'a pas perdu son goût immodéré pour les décors foisonnants, la photographie ou les effets visuels de toute beauté. C'est ainsi que l'on retrouve pour les premiers, la fidèle chef décoratrice Aline Bonetto qui à de nombreuses reprises travailla sur les anciens projets du réalisateur et de son ancien collaborateur, Marc Caro. La rencontre entre le directeur de la photographie Thomas Hardmeier et Jean-Pierre Jeunet ne se fera quant à elle que sept ans avant le tournage de Bigbug sur celui de L'extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet que réalisera Jean-Pierre Jeunet en 2013. Entre le remarquable design de Delicatessen et celui de Bigbug, trente années ont passé. Et si beaucoup d'eau est passée sous les ponts, si en matière d'effets-spéciaux le cinéma a fait un bon de géant, il sera tout à fait acceptable de continuer à préférer ceux de 1991 plutôt que ceux de 2022. Le travail méticuleux d'alors est désormais remplacé par une multitude d'effets visuels créés en images numériques certes délirants mais auxquels il manque pourtant une certaine chaleur. Conviés à participer à l'aventure auprès d'Elsa Zylberstein, on s'attendait sans doute peu à découvrir Isabelle Nanty, Stéphane De Groodt ou Youssef Hajdi dans une œuvre de science-fiction mais s'agissant également d'une comédie, tout rentre finalement dans l'ordre.


Quoique, s'agissant de l'humour, BigBug a les jointures qui grincent comme une vieille pièce de théâtre qui aurait bien mal vieilli. Autant Jean-Pierre Jeunet continue d'être un remarquable esthète, autant son dernier film est d'un point de vue humoristique complètement plombé par des dialogues souvent insipides et généralement peu satisfaisants en matière de comique. Enfermé avec les personnages dans une demeure esthétiquement proche d'un rayon informatique ou littéraire de la chaîne de magasins FNAC, le spectateur s'ennuiera aussi sûrement qu'un pré-adolescent invité à une soirée entre adultes. Le seul moyen, au fond, de tenir jusqu'au terme des cent onze minutes que dure Bigbug sera d'essayer de noter tous les petits détails qui donnent vie à cet univers cherchant visiblement, et de manière plus ou moins maladroite, à reproduire l'esprit ''Amérique des années soixante' ! La question qui se pose est celle-ci : que faire d'une petite dizaine de personnages enfermés durant plusieurs jours et plusieurs nuits dans une même demeure sans pouvoir les en extraire ? La réponse est : offrir au spectateur retenu en otage, des dialogues ciselés, une interprétation sans faille et des mises en situation surprenantes ! Concernant ces dernières, c'est chose faite. Si les dialogues ne sont pas du meilleur tonneau et si le surjeu des uns et des autres est évident, Bigbug contient malgré tout quelques situations qui permettent de retenir notre attention. Surtout lorsque intervient directement au cœur de l'action le Yonix modèle numéro 7359XAB2. Le ton change et donne un peu de corps à l'ensemble, ce qui permet d'aller jusqu'au bout du récit dans un certain confort. Aux côtés des interprètes déjà cités plus haut, on retrouve notamment Claire Chust dans le rôle de la potiche Jennifer, Claude Perron dans celui de l'androïde Monique tandis que les voix des Robots Einstein, Nestor ou Tom sont respectivement assurées par André Dussollier, Benoît Allemane et Corrine Martin. À noter qu'Albert Dupontel, Dominique Pinon et Nicolas Marié font une courte apparition à l'image...

 

lundi 4 avril 2022

The Blob N°2 : Le Retour Du Monstre de Mark Stock (1988) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆

 


 

Qu'y a-t-il de plus plaisant que de se rendre dans une salle de cinéma un samedi après-midi lorsque l'on n'a rien de mieux à faire ? Nous sommes en 1956 à une époque où l'on ne risque pas encore de croiser sur le siège voisin un spectateur consultant toutes les cinq minutes son téléphone portable. Il n'y a cependant déjà à l'époque, aucun moyen de s'assurer que toutes celles et ceux qui se rendront dans la même salle obscure que vous garderont le silence durant la projection. Dans le cas présent, il s'agit de celle de La Patrouille de l’espace : Les gardiens de l’univers. Une œuvre de science-fiction qui attirera une quinzaine d'adolescents et de rares adultes tous campés de manière ultra caricaturale. Du cow-boy au tee-shirt blanc immaculé et au stetson vissé sur la tête à la bonne grosse femme férue de pop-corn en passant par le duo d'adolescents attardés, un trio de blousons noirs, une nymphomane, un couple et leur chiard ou encore une jeune blonde qui passera à éternuer et expulser des litres de morvelle ! Bon appétit si jamais vous mangez ! Réalisé en 1988, l'année même de la sortie sur les écrans de l'excellent The Blob de Chuck Russel, The Blob N°2 : Le Retour Du Monstre de Mark Stock n'a pourtant absolument rien à voir avec ce petit classique de science-fiction et d'horreur qui marqua les esprits des fans de cinéma fantastique et d'épouvante par ses excellents effets-spéciaux. Il faut tout d'abord savoir que l’œuvre de Chuck Russel n'était pas la première à aborder l'histoire de cette étrange créature gélatineuse venue de l'espace et semblable à un estomac digérant toute matière organique se trouvant sur son passage. Dès 1958, le réalisateur Irvin S. Yeaworth Jr. mit en scène l'acteur Steve McQueen dans le premier volet de la franchise intitulé The Blob et traduit chez nous sous le titre de Danger Planétaire. Quatorze ans plus tard, l'acteur Larry Hagman, allez savoir pourquoi, décida de prendre les commandes d'un certain Beware! The Blob (sorti chez nous sous le titre Attention au blob !), une suite de l’œuvre originale particulièrement déplorable...


Il faudra donc attendre 1988 pour voir débarquer sur nos écrans le film de Chuck Russel et la purge de Mark Stock. Seul film de son auteur (tant mieux), The Blob N°2 : Le Retour Du Monstre possède quelques caractéristiques pourtant fort alléchantes. Comme de plonger ses interprètes et par extension, les spectateurs que nous sommes, dans les années cinquante avec, il faut le reconnaître, une certaine compétence. C'est d'ailleurs là que s'exprimera le seul talent de Mark Stock puisque l'illusion est parfaite. C'est bien simple : on s'y croirait ! Avec sa galerie de personnages typiques de l'époque, sa petite ville (dont nous ne découvrirons pas grand chose) et la façade de son cinéma de quartier ou ses belles bagnoles, The Blob N°2 : Le Retour Du Monstre aurait pu connaître son heure de gloire si la réalisation et l'interprétation n'étaient pas si désastreuses. D'autant plus que le film bénéficie d'un autre atout. Le principe de mise en abyme. Ni les personnages, ni les spectateurs ne le savent encore (à moins d'avoir eu la curiosité de lire un quelconque résumé du film), mais le long-métrage projeté dans la salle de cinéma où se joue une bonne grosse moitié de l'intrigue reflète des événements qui vont avoir des conséquences directes sur les habitants de la ville en général et sur la quinzaine de spectateurs venus assister à la projection du film de science-fiction...


D'abord amusante, la caricature termine très rapidement d'être ronflante. Le récit avance à tout petits pas et l'attitude des personnages enfermés dans la salle de cinéma et ultra répétitive. On sourit avant de bailler. La réalisation est un désastre et l'arrivée de la créature du titre beaucoup trop tardive. Tout le potentiel du film est ruiné par la volonté systématique de parodier le cinéma de science-fiction des années cinquante. Un concept fort intéressant gâché par une trop grande profusion de séquences illustrant pourtant parfois parfaitement l'ambiance de cette décennie. Quant à la créature tant attendue, là encore, c'est la déception. Le blob promis par le titre français (qui n'a en réalité rien à voir avec l'original qui s'intitule Midnight Movie Massacre) n'est en réalité qu'une ''monstrueuse'' bestiole venue de l'espace digne de la série d'ouvrage The Craignos Monsters rédigés par Jean-Pierre Putters. Quelques rares plans gore ne viendront même pas réjouir les plus endurants des spectateurs tandis que les autres se seront endormis devant une œuvre hautement redondante qui pourtant ne dépasse pas les quatre-vingt cinq minutes ! Au final, The Blob N°2 : Le Retour Du Monstre n'atteint malheureusement pratiquement aucun de ses objectifs sinon celui de nous replonger au cœur des Fifties... À éviter...

 

mardi 5 octobre 2021

Avant que nous disparaissions de Kiyoshi Kurosawa (2017) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Avant, avant, avant-dernier long-métrage du réalisateur japonais Kiyoshi Kurosawa (Cure, Kaïto, Tokyo Sonata), Avant que nous disparaissions, titre ô combien poétique n'ayant rien à voir avec l'original Sanpo suru shinryakusha qui signifie tout simplement invasion, est une œuvre de science-fiction très particulière qui n'a que peu de rapport avec ce que l'on a l'habitude de découvrir en la matière. Bien que le fond soit commun à des longs-métrages tels que L'invasion des profanateurs de Philip Kaufman ou même Hidden de Jack Sholder, la forme y est par contre radicalement différente. Ici, l'invasion prend tout d'abord des allures de promenade urbaine dans une ville où semble lentement se propager un nouveau virus dont les symptômes se révèlent étonnant : en effet, les femmes et les hommes atteints par ce que croient être avec erreur une nouvelle souche de virus les autorités médicales et que les médias vont reléguer transforme les habitants qui dès lors semblent perdre la tête. Mais la vérité est ailleurs et ce n'est rien révéler de fondamentalement confidentiel que de le dire puisqu'un certain Amano (l'acteur Mahiro Takasugi) l'évoque lui-même assez rapidement. L'invasion a commencée et elle va prendre une forme beaucoup moins radicale que dans le premier classique évoqué plus haut. Film à petit budget comme l'a souligné lui-même le réalisateur japonais, Avant que nous disparaissions brille par l'absence quasi-systématique des effets-spéciaux. Lesquels se résument à quelques éclairages accentués lorsque les extraterrestres qui tentent d'envahir notre planète dépouillent leurs victimes de certaines connaissances pour les intégrer et ainsi apprendre et évoluer...


Car Avant que nous disparaissions repose avant tout sur cela. Mais si le principe semble quelque peu barbare, Kiyoshi Kurosawa le fait avec une certaine douceur. Comme si les humains n'avaient en fait pas vraiment grand chose à craindre que la simple perte d'informations. Une invasion qui, si elle paraît s'effectuer en douceur est bien réelle. Narumi Kase (l'actrice Masami Nagasawa) ne reconnaît plus son époux Shinji (Eyuhei Matsuda). Quant au journaliste Sakurai (Hiroki Hasegawa), il va servir de guide (in)volontaire auprès d'Amano. D'une durée excédant de peu les deux heures, Avant que nous disparaissions se traîne sur un rythme qui risque de faire des dégâts sur la communautés des amateurs de blockbusters bourrés jusqu'à la gueule de CGI. Car ici, le réalisateur s'intéresse surtout à ses semblables et s'avère beaucoup plus psychologue que bon nombre de cinéastes dont l'intérêt premier est d'en mettre plein la vue au détriment de la caractérisation. En résulte une œuvre plus profonde qu'à l'accoutumée bénéficiant d'une cadence forcément moins soutenue mais qui a le mérite de ne pas trop empiéter sur des terrains déjà conquis. ''Pas trop'' car de fait, le film reprend bien le concept de L'invasion des profanateurs tout en enrichissant ses envahisseurs d'une personnalité et d'un désir d'apprendre totalement absents de l’œuvre de Philip Kaufman et dans laquelle les envahisseurs semblaient former une communauté sans conscience. Tout en reprenant le concept de l'appropriation de corps, Kiyoshi Kurosawa inverse complètement la psychologie de ses extraterrestres...


Produit en 2017, sorti au Japon en septembre 2017 et notamment diffusé lors du Festival de Cannes en mars de l'année suivante, Avant que nous disparaissions n'a pas vraiment rassemblé les foules devant les écrans de cinéma puisque le film n’engrangera sur un plan mondial que la somme de quatre-cent quarante-huit mille dollars. Une misère au regard des qualités du film et de sa très grande originalité. Une œuvre au ton parfois humoristique qui trouve sa fantaisie jusque dans la partition musicale signée du compositeur Yusuke Hayashi. Sobre mais aussi parfois épique à la manière d'un Harry Potter, elle accompagne les personnages dans leurs étonnantes péripéties. On relèvera tout de même des incohérences parmi lesquelles, notamment, le vol de ''concepts'', surtout si l'on part du principe que les envahisseurs intègrent dès le départ les connaissances de leur hôte comme cela est précisé à un moment très précis du film. Lent, parfois même un peu trop comme pourront s'en plaindre certains, Avant que nous disparaissions n'en est pas moins une œuvre très intéressante et conceptuelle. Ceux qui abhorrent les extraterrestres belliqueux seront ravis de découvrir que ceux-ci sont plutôt sympathiques même s'ils cachent en réalité de noirs desseins. Une très belle surprise...

 

vendredi 22 mai 2020

Le Chat qui vient de l'Espace (The Cat from Outer Space) de Norman Tokar (1978) - ★★★★★★★☆☆☆




Réalisé en 1977 par l'américain Norman Tokar, Le Chat qui vient de l'Espace (The Cat from Outer Space) est un long-métrage Walt Disney Pictures. Autant dire qu'il est beaucoup plus proche du E.T., l'Extra-Terrestre que réalisa Steven Spielberg en 1982 que de The Thing de John Carpenter qui sortit la même année (une double référence mûrement réfléchie que les amateurs de science-fiction comprendront certainement). L’œuvre de Norman Tokar est donc plus proche d'une science-fiction familiale à la portée des enfants que de la Hard S-F adulte et presque strictement réservées aux fans purs et durs. En faisant intervenir un chat comme l'un des deux personnages centraux, le réalisateur élimine toute ambiguïté quant à la tournure qu'il désire donner à The Cat from Outer Space qui tourne donc autour d'un chat au doux nom de Zunar J5 slash 9 doric 47, surnommé Jake un peu plus tard. Venant de l'Espace cette adorable petite bête à poils courts est dotée d'un collier lui permettant de communiquer avec l'homme (ici, en l'occurrence, le scientifique Franklin Wilson) et surtout, d'être pourvu d'une intelligence exceptionnelle...

Méprisé par ses supérieurs et ses collaborateurs en dehors du docteur Elizabeth Bartlett qui depuis qu'elle a lu l'un de ses articles dans une revue spécialisée lui voue beaucoup d'admiration, le docteur Franklin Wilson va tout mettre en œuvre pour que Jake puisse repartir dans l'espace à bord de sa navette échouée sur Terre. Mais pour pouvoir trouver les pièces de rechange afin de réparer la navette sous quarante-huit heures, il faut de l'argent. Beaucoup d'argent. C'est là qu'entre en jeu le fameux collier que porte le chat extraterrestre autour du cou. Non content de pouvoir communiquer par télépathie, ouvrir portes et fenêtre grâce à la télékinésie ou de pouvoir immobiliser les ''gêneurs'', qui dans les circonstances présentes ont revêtu l'uniforme militaire, Jake est capable d'intervenir sur les événements courants. Et quoi de mieux pour le chat et son nouvel ami Franklin que de s'allier au collègue très collant de ce dernier, le docteur Norman Link, buveur de bière invétéré mais surtout, parieur incorrigible avec lequel ils comptent bien gagner beaucoup d'argent et ce, le plus rapidement possible. Mais dans leur projet, un grain de sable va venir s'interposer en la personne du général Stilton, bien décidé à connaître les origines de la soucoupe volante qu'il retient dans un hangar de l'armée ainsi que l'identité de celui qui la pilotait...

Difficile de ne pas penser à Steven Spielberg et l'extraterrestre qu'il rendit populaire en 1982, faisant par là même, de l'ombre au chef-d’œuvre de John Carpenter The Thing qui connu le succès postérieurement à sa sortie en salle. Bien que le célèbre réalisateur ne semble jamais avoir vraiment avoué ses sources d'inspiration, il est peu probable que le scénario de E.T., l'Extra-Terrestre écrit par Melissa Mathison ne reposa que sur sa seule imagination mais aussi très certainement sur l'engouement d'un Spielberg sans doute séduit par l’œuvre de Norman Tokar. Un Chat qui vient de l'Espace reposant d'ailleurs davantage sur l'humour que sur la science-fiction. Qu'il s'agisse des scientifiques ou des militaires, chacun cabotine à sa manière. Ken Berry s'avérant attachant dans le rôle de Franklin Wilson tandis que Harry Morgan en fait des tonnes en caricaturant son personnage de général de l'armée américaine. Tout ceci sent la bonne humeur et le spectateur assiste à un spectacle qui ravira en premier les enfants mais aussi très certainement leurs parents. Les effets-spéciaux se résument finalement à peu de chose : quelques portes qui s'ouvrent seules, des matchs de football, des courses de chevaux et une partie de billard qui prennent une drôle d'allure, tout cela grâce aux pouvoir de l'adorable Zunar Jake, un superbe abyssin qui,effectua pour la promotion du film, une tournée mondiale !

vendredi 30 mars 2018

Le Guerrier de l'Espace : Aventures en zone interdite de Lamont Johnson (1983)



Alors qu'il erre dans l'espace à bord de sa navette dans l'attente d'un nouveau contrat, le chasseur de prime Wolff capte un message-radio annonçant la disparition de trois terriennes dont le voyage intergalactique à bord d'un vaisseau de croisière s'est achevé subitement lors de son explosion. Les trois jeunes femmes ont miraculeusement échappé à la mort mais on atterrit sur la planète Terra 11 où règne Overdog, un tyran protégé par une armée de soldats. Ceux-ci ont d'ailleurs capturé les trois terriennes tandis que Wolff et son assistante Chalmers, une androïde, viennent d’atterrir afin de remplir un contrat dont le salaire devrait rapporter au chasseur de prime une très grosse somme d'argent. LeWolff a en effet prévu de sauver les trois femmes des griffes de leur geôlier.

Mais alors que durant une bataille opposant deux factions ennemies, Chalmers est tuée, Wolff se renseigne sur l'endroit supposé cacher les trois captives. N'obtenant aucune aide, il reprend la route et croise celle de Niki, une très jeune femme qui lui affirme connaître l'endroit où vit Overdog et ses sbires. Le couple ainsi formé vapart donc à la recherche des trois terriennes et vont, en chemin, croiser la route de Washington, une vieille connaissance de Wolff...


Produit par Ivan Reitman, producteur d'environ trente longs-métrages et cinéaste surtout connu pour avoir donné vie aux fantômes des deux volets de Ghostbusters ou pour avoir offert plusieurs rôle au cinéma à l'acteur d'origine autrichienne Arnold Schwarzenegger (Un Flic à la Maternelle, Jumeaux, Junior), Le Guerrier de l'Espace : Aventures en zone interdite est une grosse production à l'imposant budget de quinze millions de dollars qui ne fut finalement pas si rentable que cela puisqu'il remboursa surtout ses investisseurs, n'ayant rapporté que seize millions et demi de dollars, soit un un million et demi de plus que la somme investie.
Une grosse production donc, et qui par conséquent eut le très gros avantage de pouvoir bénéficier d'effets visuels plutôt convaincants. Costumes, effets-spéciaux, décors et véhicules ont été en effet particulièrement soignés, surtout si l'on compare ce film à la grande majorité des œuvres de science-fiction post-apocalyptique.

Nous sommes donc face à une œuvre proche dans le principe de Mad Max de George Miller même si la comparaison s'arrête au niveau de l'environnement et du genre post-apocalyptique. Alors que Mad Max demeurait d'un pessimisme et d'une violence rarement vus à l'écran, Le Guerrier de l'Espace : Aventures en zone interdite se veut grand public. En nettoyant le scénario de tout ce qui aurait pu heurter la sensibilité du jeune public, le réalisateur Lamont Johnson fait de son film une œuvre commerciale, qui joue autant dans les registres cités plus haut que dans la comédie. Afin d'assurer le spectacle, il engage d'abord l'acteur Peter Strauss (Comme un homme libre) dans le rôle de Wolff, Molly Ringwald (la bourgeoise coincée du petit bijou Breakfast Club de John Hughes) dans celui de Niki, l'acteur Michael Ironside (surtout connu pour avoir été le résistant Ham Tyler de l'excellente série télévisée V), ainsi que Ernie Hudson, qu'Ivan Reitman engagera l'année suivante en 1984 pour le rôle de Winston Zeddemore dans Ghostbusters.

Si le film de Lamont Johnson est nanti de bons effets visuel, cela ne l'empêche pas d'être relativement décevant. Un spectacle qui ravira sans doute les enfants ou les jeunes adolescents mais laissera les autres quelque peu indifférents. En terme d'intrigue, Le Guerrier de l'Espace : Aventures en zone interdite est en effet un peu léger, voire même parfois assez mièvre. Il est amusant de constater les rapports physiques qu'entretiennent Overdog et les futurs Borgs de l'excellente saga Star trek. C'est à se demander si le méchant du Guerrier de l'Espace : Aventures en zone interdite n'aurait pas servi de source d'inspiration au créateur des borgs...

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