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jeudi 1 février 2024

Andron : The Black Labyrinth de Francesco Cinquemani (2015) - ★★☆☆☆☆☆☆☆☆




Premier long-métrage du réalisateur Francesco Cinquemani après toute une série de courts et d'épisodes de séries télévisées, Andron : The Black Labyrinth tient son nom du grec ancien signifiant la pièce d'une demeure réservée aux hommes. On peut donc supposer que le film a comme intention de traverser le temps pour nous offrir un voyage en pleine Grèce Antique ou pour au moins baigner ses personnages dans des décors typiques de cette époque mais non, là n'est visiblement pas l'intention du réalisateur et scénariste italien qui préfère au risque de créer une certaine indigence, mélanger différents types de longs-métrages ayant connu un certain succès. À l'origine, le film est semble-t-il basé sur une série télévisée italienne et mélange donc post-apocalypse avec ses décors extérieurs fourmillant de pauvres hères, groupe d'individus ayant perdu la mémoire et se retrouvant coincés dans le labyrinthe du titre, survie, jeu télévisé... Bref, il y a dans Andron : The Black Labyrinth, de la science-fiction dystopique à la manière des vieux mockbusters italiens des années 80, du Cube et consorts, du gros repompage de The Maze Runner (sorti dans l'hexagone sous le titre Le labyrinthe) et du Running Man (ou plus près de chez nous, Le prix du danger). Tout ceci enrobé par la double présence d'Alec Baldwin et Danny Glover histoire d'apporter un peu de lustre et de crédit à une œuvre qui très honnêtement en manque terriblement. En effet, dès les premières secondes et jusqu'au générique de fin, c'est l'effarement. On se demande comment les deux acteurs à la carrière pourtant bien fournie ont pu l'un et l'autre se laisser tenter par un script branlé avec aussi peu d'imagination. L'appel du billet vert, sans doute ? Manifestement financé à l'aide d'un budget serré, le long-métrage de Francesco Cinquemani offre nettement moins d'intérêt qu'une œuvre signée de Sergio Martino, Bruno Mattei ou d'Enzo G. Castellari en leur temps. Quel rapport me direz-vous entre 2019, après la chute de New-York, Virus Cannibale, Les guerriers du Bronx et Andron : The Black Labyrinth ?


Sans doute aucun, à moins que l'on se réfère aux objectifs que chacun s'était fixé en son temps : reprendre un concept. Se le réapproprier et en proposer une fumeuse alternative. Chose qui par contre ne risque pas d'arriver avec Andron : The Black Labyrinth qui demeure l'une des pires expériences cinématographiques de ces dix dernières années. On comprends rapidement que les deux vedettes du film ne sont que des faire-valoir servant à attirer du monde devant les écrans puisque les véritables protagonistes seront interprétés par des acteurs nettement moins connus : au hasard, Leo Howsard, Gale Harold, Antonia Campbell-Hugues, la chanteuse Skin du groupe Skunk Anansie ou encore Elettra Dallimore Mallaby. Bref, un casting hétéroclite pour une œuvre qui ne l'est pas moins. Gardez bien au chaud vos petits classiques achetés aux format DVD ou Blu-ray car ce n'est certes pas Andron : The Black Labyrinth qui les chassera de vos vidéothèques. Le long-métrage de Francesco Cinquemani est une purge, une vraie. Le genre de films qui pullulent, mêlant science-fiction et action dans un univers visuellement dégueulasse. Le labyrinthe du titre est à lui seul une authentique escroquerie. Oh, il y a bien quelques engrenages qui tentent de faire illusion ça et là mais le film semble avoir été tourné en grande partie à l'intérieur d'une ancienne usine désaffectée qui n'aurait sans doute pas fait tâche si elle avait dû remplacer celle de la séquence d'ouverture du nanar culte de Bruno Mattei, Virus Cannibale ! Effets-spéciaux au rabais, décors on ne peut moins immersifs, jeu approximatif et scénario bancal, Alec Baldwin et Danny Glover durent se mordre les doigts d'avoir accepté un tel projet. Le montage est chaotique, surtout lors des séquences d'action qui en deviennent totalement illisibles. L'escouade de soldats auxquels vont se frotter nos protagonistes demeure absolument ridicule (non mais ça veut dire quoi ces yeux rouges lumineux?) et semble avoir été empruntée à la série culte japonaise San Ku Kaï. Les amateurs ne séries Z de science-fiction peuvent d'ors et déjà se frotter les main : Andron : The Black Labyrinth est fait pour eux, et uniquement pour eux. Les autres risquent de fuir le film dès les premières minutes... et ils auront bien raison de le faire... Allez hop, à la poubelle !

mardi 17 octobre 2023

The Gracefield Incident de Mathieu Ratthe (2017) - ★★★★☆☆☆☆☆☆

 


 

Lorsque l'on n'a de talent ni pour la mise en scène, le montage, le cadrage, l'écriture ou l'interprétation, le mieux reste encore de tourner un Found Footage. Pas besoin d'avoir fait de grandes écoles de cinéma ou d'avoir la moindre prédisposition pour l'un ou l'autre de ces secteurs. Une ou plusieurs caméras, un minimum d'oseille, une poignée d'interprètes libres de tous engagements et surtout, surtout, des idées plein la tête et une motivation sans faille. Avant que le canadien Mathieu Ratthe ne produise, n'écrive et ne réalise The Gracefield Incident en 2017, il fut l'auteur de trois courts-métrages entre 2008 et 2011. Six années séparent donc le dernier d'entre eux du premier et actuellement seul long-métrage qu'il a lui-même mis en scène. On imagine sans mal que le budget du film n'a pas dû dépasser les quelques dizaines de milliers de dollars au vu du résultat à l'écran. Bénéficiant d'idées intéressantes comme le personnage de Matthew Donovan (qu'interprète lui-même le réalisateur) qui se dote d'une caméra directement implantée à l'intérieur de son œil prothétique, on peut supposer que The Gracefield Incident sera tourné à la manière d'un FPS, un concept qui fut notamment employé deux ans plus tôt à travers Hardcore Henry de Ilya Naishuller. Sauf que... ben non, en fait. Ou si peu. L'intérêt de la chose ne dépassant pas les portes du script, l'idée même de filmer le long-métrage en vue subjective à travers le simulacre d'œil du personnage central est directement contrecarré par la présence d'un ami doté d'un appareil-photo et d'un second équipé d'une caméra. Autant dire qu'à l'image, la différence entre ce qui apparaît comme une technologie nouvelle et des méthodes de filmage couramment utilisées n'est pas vraiment flagrante. De plus, le concept se prend les pieds dans le tapis puisqu'en passant de l'une à l'autre de ces technologies de l'image, le spectacle auquel l'on assiste devient tristement brouillon. On finit par ne plus savoir qui est en vue subjective. Ce qui paraît logique d'un point de vue strictement scénaristique l'est déjà nettement moins en qualité de réalisme.


On peut comprendre que notre bande de jeunes adultes soit sans cesse attirée par cette forêt où se déroulent d'inquiétants événements plutôt que de reprendre la route en sens inverse à bord de leur véhicule car alors, le récit serait conclu en seulement cinq minutes. Mais l'on peut également s'agacer devant la bêtise crasse de Matthew et de ses compagnons qui insistent pour se rapprocher du danger. Entre science-fiction et épouvante, The Gracefield Incident convie ses personnages à venir s'installer dans un fort joli chalet prêté par le boss un brin parano de Matthew. Les lieux sont effectivement truffés de caméras. Ce qui ajoute un surcroît important de matériel permettant d'assister à des événements se situant directement à l'intérieur de la demeure. Matthew, Joe, Julia, Jessica et les autres assistent le premier soir à la chute d'une météorite qu'ils s'empressent d'aller dénicher alors même que la nuit est tombée et que la vision y est drastiquement réduite. Le groupe met la main sur un objet de forme quasi oblongue dont le poids ne semble pas dépasser les quelques dizaines de grammes si l'on tient compte du fait qu'il paraît à l'écran être fabriqué dans du polystyrène ! D'une manière générale, les effets-spéciaux sont relativement piteux. Ce qu'excuse évidemment le budget étriqué. Une créature va dès lors s'en prendre à nos jeunes adultes qui demeureront malgré tout sur le site, allez savoir pourquoi ! Hurlements dans la nuit, apparitions inquiétantes d'une créature hostile qui semble ne pas appartenir à notre planète, évocation du fameux Bigfoot, dysfonctionnement des appareils électriques et symboles mystérieux constituent l'essentiel d'une œuvre franchement médiocre. Surtout, The Gracefield Incident arrive bien trop en retard. Dix-huit ans après Le projet Blair Witch de Daniel Myrick et Eduardo Sánchez et huit après le bousin d'Oren Peli intitulé Paranormal Activity. Et encore, ce n'est que si l'on n'énumère que ces deux exemples de Found Footage puisque en la matière, le septième art en a produit à la pelle depuis ces vingt dernières années. The Gracefield Incident fait malheureusement partie des plus mauvais d'entre tous. Jamais terrifiant, parfois monté à l'arrache (on passe subitement d'une scène nocturne tournée en plein forêt) à un Crop Circle formé dans un champ de maïs en plein jour. L'interprétation est dans la moyenne du genre. Ni désastreuse, ni mémorable. Bref, inutile de perdre son temps devant The Gracefield Incident...

 

jeudi 6 juillet 2023

Control de James Mark (2022) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆

 


 

Après trois long-métrages d'action et de science-fiction tournés entre 2017 et 2019, le réalisateur James Mark nous aura fait ''patienter'' trois années supplémentaires avant de revenir en 2023 avec son genre de prédilection. Avec Control, le voici donc rembarquant sa nouvelle héroïne dans une œuvre de science-fiction qui l'enferme d'emblée dans une pièce en tout point semblable à celles auxquelles les protagonistes de Cube de Vincenzo Natali tentaient d'échapper un quart de siècle plus tôt. Le film repose donc essentiellement sur les épaules de l'actrice Sara Mitich qui incarne une Eileen qui ne sait pour quelle raison elle se retrouve enfermée dans une pièce close constituée de murs insonorisés, d'une table, d'une chaise et d'un panneau dont la principale fonction et d’égrener le temps qu'il lui reste pour accomplir des tâches apparemment anodines. À défaut de quoi, sa fille Eve perdra la vie. Rejointe au bout d'une vingtaine de minutes par son époux Roger (l'acteur George Tchortov), l'un et l'autre n'auront de contact avec l'extérieur qu'à travers une voix leur ordonnant d'accomplir les tâches en question. Control repose donc sur ce principe mais sans le génie du long-métrage de Vincenso Natali qui en 1997 mit tout le monde d'accord. Dans le cas du dernier film de James Mark, le concept semble tourner autour des capacités métapsychiques de l'héroïne qui dans certaines conditions ne pourra atteindre l'objectif édicté par la voix qu'en usant e sa faculté de télékinésie dont elle semblait ignorer jusque là l'existence. Originaire du Canada, Control fait malheureusement partie de ces œuvres récentes qui tentent de manier elles aussi des sujets aussi ambitieux que celui-ci. À l'image du piteux survival de Brekley Brady Dark Nature, le long-métrage de James Mark ne nous raconte finalement pas grand chose et ne repose que sur des lignes de dialogues insipides et des mises en situation répétitives. Afin de briser le carcan qu'imposent les divers objectifs ordonnés par la mystérieuse voix, le réalisateur et scénariste (assisté à l'écriture par Matthew Nayman) confronte un couple qui tentera de régler ses compte et entrecoupera les phases d'expérimentation à l'aide de séquences tout aussi dispensables situées sur une plage et mettant en scène la mère et sa fille...


Un tel postulat exige une imagination des plus fertile et pas simplement une succession d'actes de télékinésie si tant est qu'ils progressent dans leur technicité. Au bout de trois quart-d'heure, soit environ un peu plus de la moitié que dure le long-métrage, les événements n'ayant pas vraiment évolué, on comprend assez rapidement qu'il ne faudra pas attendre grand chose de Control, lequel fait preuve d'un manque terrible d'inspiration. Au bout de quatre-vingt minutes nous est donnée l'explication de telles manœuvres. L'héroïne ayant acquis la certitude de pouvoir se servir de pouvoir jusque là enfouis en elle, la voilà s'échappant de la pièce puis de l'édifice qui jusque là la retenait prisonnière ? Pourquoi ? Pour réaliser que tout était lié au drame dont elle, son mari et leur fille Eve furent les acteurs. Au final, Control est bien moins original qu'il ne semble l'être. La répétitivité des actions et le peu d'intérêt que l'on portera à Eileen et Roger nuisent au film qui de plus, aurait mieux fait d'investir une multitude de décors plutôt que d'enfermer ses protagonistes dans une pièce unique. D'autant plus qu'à mesure que s'y déploient les capacités télé-kinésiques de son héroïne, le danger semble s'éloigner, la renforçant peu à peu. À dire vrai, Control est le résultat d'un beau gâchis qui malgré son apparente ambition se contente d'en faire le moins possible tout en espérant pouvoir faire reposer l'intrigue sur ses seules lignes de dialogue et des tests dont la redondance ne trompera personne. Et surtout pas les habitués des films s'inscrivant dans le sous-genre des Escape Game. Bref, inutile de perdre un temps précieux devant le long-métrage de James Mark dont l'unique intérêt aura été d'éveiller en nous de vieux et anxiogènes souvenirs. Ceux de l'excellent Cube, justement...

 

dimanche 14 mai 2023

Simulant d'April Mullen (2023) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Nombre de longs-métrages de science-fiction mettent en scène androïdes, cyborgs, robots, automates et humanoïdes en tous genres. Des machines généralement conçues pour être mises au service de l'homme jusqu'à ce que l'une ou plusieurs d'entre elles se mettent à dérailler et se révolter contre leurs concepteurs. La plus illustre des franchises dans ce domaines reste sans doute Terminator dont les deux premiers volets réalisés par James Cameron demeurent de véritables classiques selon les amateurs de science-fiction dystopique. On citera également le Blade Runner de Ridley Scott et des choses un peu plus récentes comme le Ex Machina d'Alex Garland. Réalisés par une grande majorité d'hommes, il arrive pourtant parfois qu'une femme se penche sur le sujet comme très récemment avec le Simulant de la canadienne April Mullen qui loin d'être une amatrice a débuté sa carrière il y a une quinzaine d'années. Sans atteindre la tension ni les qualités narratives des classiques susmentionnés, son dernier long-métrage possède des atouts non négligeables qui rendront l'expérience relativement agréable. Rien de fondamentalement innovant cependant comme nous le verrons plus loin puisque le sujet ayant été maintes fois traité sur grand écran, on ne s'étonnera pas à ce qu'une certaine redondance apparaisse à travers la quasi totalité des sujets évoqués dans cette œuvre développée à partir d'un scénario écrit le scénariste par Ryan Christopher Churchill...


Simulant VS T-800 VS Réplicants


L'on observera très rapidement l'infime frontière qui sépare le sujet du film de ceux des œuvres invoquées un peu plus haut. D'emblée, les simulants du film, ces humanoïdes contraints par des règles qui les empêchent en outre de faire du mal aux êtres humains ou de commettre un acte contraire aux législations en vigueur à l'échelle locale ou internationale, apparaissent comme un alternative aux machines de guerre qui dans un futur proche entraient en conflit avec l'humanité dans les deux premiers volets de la saga Terminator. Sauf qu'ici, le concept est inversé et ressemble donc davantage à celui de Blade Runner dans lequel des réplicants de modèle Nexus-6 étaient pourchassés par l'ancien Blade Runner Rick Deckard afin de retrouver et éliminer plusieurs de ces modèles devenus depuis des fugitifs. Dans un cas comme dans l'autre, c'est l'idée d'humanisation des androïdes qui est remise en cause et non plus seulement l'annihilation de l'espèce humaine par des machines conçues pourtant par ses représentants comme cela était le cas chez James Cameron. Simulant ouvre d'intéressantes perspectives et peut s'envisager comme une préquelle non officielle des Terminator puisque ce besoin pour le personnage de Casey Rosen (l'acteur Simu Liu) d'humaniser les Simulant au point que la distinction entre eux et l'homme devient quasiment impossible et cela contrairement aux restrictions imposées par l'agence Nexxera, laquelle définie en outre certaines limites à ce sujet...


Homme-Dieu et Sextech


Si certains envisagent déjà d'entretenir des relations sexuelles non plus avec des êtres exclusivement faits de chair et de sang, d'autres se projettent également dans un monde pas si lointain de nous (une trentaine d'années environ) en estimant qu'une majorité des hommes et des femmes auront davantage de relations charnelles avec des machines qu'avec leurs semblables. Une conception de l'amour abordée dans le cas de Simulent dans lequel une femme vit auprès d'un androïde, parfaite réplique physique de son époux mort dans un accident de voiture et où un génie de l'informatique, Casey Rosen, entretient une relation sexuelle avec sa voisine, une machine dont il a ''boosté'' les performances cérébrales ! Doté d'effets-spéciaux discrets mais convaincants, le long-métrage d'April Mullen assène le récit de flash-back inintéressants et qui malheureusement ne participent jamais de l'intérêt pour ce couple dont la présence vient miner une partie de l'intérêt tournant autour de la traque de Casey Rosen. Le film tente d'apporter un discours moral sur l'emploi et donc l'exploitation d'individus parfaitement semblables aux êtres humains à travers le personnage incarné par Simu Liu, lequel choisit à ses risques et périls de leur offrir une totale autonomie. En charge de la bande musicale, le trio canadien Blitz//Berlin pompe parfois sans scrupule celle que composa l'américain Brad Fiedel pour Terminator et notamment lors d'une séquence de course-poursuite. Au final, Simulent est un sympathique film de science-fiction matinée d'action qui n'a malgré tout aucune chance de faire de l'ombre aux classiques du genre...

 

mercredi 12 janvier 2022

Scanner Cop 2: Volkin's Revenge de Steve Barnett (1995) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Une année après la sortie directement en vidéo du quatrième long-métrage de la franchise Scanners initiée quatorze ans plus tôt par le réalisateur canadien David Cronenberg, Steve Barnett venait y mettre un terme avec Scanners: The Showdown, sans doute plus connu sous le titre de Scanner Cop 2: Volkin's Revenge et traduit chez nous sous celui de Scanner Cop 2 - La Vengeance de Volkin. Un titre qui semble bien plus approprié puisque l'intrigue, sans directement faire suite au précédent volet, met tout de même en scène l'acteur Daniel Quinn dans la peau du même personnage principal. Le détective Samuel Staziak qui cette fois-ci va se mesurer non plus à un scanner tueur de flics mais à un criminel qu'il fit jeter en prison après avoir tué son frère. Du casting de Scanner Cop il ne demeure plus grand monde puisque tous ou presque des interprètes ont disparus et Daniel Quinn semble être le seul à revenir pour cette nouvelle aventure dans l'univers de ces scanners qui décidément, poussent en ville comme les champignon dans les forêts. Ce qui n'empêche toujours pas certains individus d'ignorer leur existence et de rester coi devant certaines scènes de crimes particulièrement abominables. Car c'est bien là que tire sa substantifique moelle le long-métrage de Steve Barnett. Dans des séquences gore du plus réjouissant effet. Car l'équipe d'une douzaine de personnes en charge de produire les nombreux effets-spéciaux à base de latex qui parsèment le récit d'actes de violences commis par un scanner montant lentement mais sûrement en puissance s'avèrent fort convainquant. Bien entendu, la texture de la peau des victimes n'a toujours pas celle, réaliste, des boucheries désormais étalées sur nos écrans mais tout de même, le film fait preuve d'une grande imagination en terme d'horreur...


Si les meurtres apparaissent ici totalement gratuits, ils font cependant sens lorsque l'on comprend le projet du scanner Karl Volkin qu'interprète l'acteur américain Patrick Kilpatrick. Avec sa gueule de psychopathe, l'acteur qui s'opposa au belge Jean-Claude Van Damme dans Coups pour coups de Deran Sarafian en 1990 et endossa le costume de mercenaire dans Piège à grande vitesse de Geoff Murphy cinq ans plus tard campe ici un tueur implacable se nourrissant de l'essence de ses victimes elles aussi dotées du pouvoir de scanners. Produit par Pierre David qui fut le réalisateur du précédent volet mais également producteur de l’œuvre originale de David Cronenberg et de deux de ses classiques Chromosome 3 en 1979 et Videodrome en 1983, Scanner Cop 2: Volkin's Revenge a malheureusement le défaut de ses qualités. Car en multipliant les meurtres, souvent perpétrés dans des conditions similaires, le film perd l'un des éléments essentiels à tout bon film : son scénario. Réduit à sa plus simple expression, celui-ci est l’œuvre de Mark Sevi (auquel est évidemment rattaché le nom de David Cronenberg pour la création des caractères) dont la première moitié de sa carrière fut d'écrire pour un quantité importante de séquelles (Class of 1999 II: The Substitute de Spiro Razatos, Ghoulies IV de Jim Wynorski ou encore Relentless IV: Ashes to Ashes d'Oley Sassone qui furent tous les trois réalisés en 1994)...


Patrick Kilpatrick dans la peau de Karl Volkin dessoude à tours de bras pour une unique raison qui est celle de renforcer ses capacités psychiques et ainsi prendre de l'ascendant sur un Samuel Staziak qui jusqu'à maintenant n'a jamais vraiment trouvé de scanners à sa hauteur. Si Scanner Cop 2: Volkin's Revenge a tendance à tourner en rond, le film n'en est pas moins intéressant. Comme son prédécesseur, celui-ci mêle science-fiction, fantastique et policier. Dans le rôle du capitaine Jack Bitters nous retrouvons l'acteur Robert Forster pour une présence à l'écran relativement anecdotique ainsi que l'actrice Khrystyne Haje dans celui de la chercheuse Carrie Goodart. Pour en revenir aux meurtres et donc aux effets-spéciaux, John Carl Buechler, Jeffrey S. Farley, Tom Irvin, Clayton Martinez et le reste de l'équipe en charge de leur conception, le long-métrage de Steve Barnett est un véritable festival de séquences gore où le Body Horror est mis à l'honneur. Des séquences lors desquelles visages, gorges et torses s'enflent avant de se craqueler, de brûler et de se dissoudre, laissant derrière les diverses scènes de crime des corps dans un état épouvantable. Les séquence situées dans une ruelle mal éclairée, dans l'atelier d'une artiste ou dans une laverie automatique demeurant sans doute les plus significatives. Si le propos n'a rien en commun avec celui du classique de Jim Muro Street Trash sorti sur nos écran huit ans auparavant, l'horreur ici rappellera les fans de gore à son bon souvenir. À noter la présence au début du récit de l'acteur Allan Kolman qui fut l'un des principaux interprètes de Shivers, le tout premier long-métrage de David Cronenberg en 1975. Sa participation ici sonne comme une forme d'hommage au créateur du scénario original. Quant à Scanner Cop 2: Volkin's Revenge, s'il ne s'agit pas d'un chef-d’œuvre, il demeure une très honnête série B horrifique...

 

mardi 11 janvier 2022

Scanner Cop de Pierre David (1994) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

''10 secondes, la douleur commence. 15 secondes, vous ne respirez plus. 20 secondes, vous explosez''... C'était il y a quarante-ans et depuis l’œuvre séminale de David Cronenberg intitulée Scanners, la franchise s'est agrandie semble-t-il au delà du raisonnable. Et pour celles et ceux qui croient encore que celle-ci a cessé de croître à l'issue du troisième volet réalisé par Christian Duguay en 1991 (Scanners III : Puissance maximum), deux autres épisodes virent le jour en 1994 ainsi que l'année suivante. Avant que le personnage du détective Samuel Staziak ne rempile donc dans Scanners: The Showdown en 1995, nous le verrons donc tout d'abord apparaître dans Scanner Cop qui, au passage, perd son S tandis que sa suite le récupérera. Allez comprendre pour quelles raisons... C'est pourtant bien simple puisque dans ce premier volet d'un diptyque en forme de Spin-Off à la trilogie originelle dont les deux séquelles (vous suivez?) furent tout à fait dispensables, le récit se concentre avant tout autour du personnage de Samuel Staziak qu'interprète l'acteur Daniel Quinn (lequel reprendra le rôle l'année suivante), un flic tout fraîchement promu qui fait partie de ces scanners qui ont la particularité de lire dans l'esprit des gens, sont dotés du pouvoir de télékinésie et sont capables de prendre le contrôle des machines uniquement par la pensée. La récente incorporation de Samuel Staziak dans les rangs de la police de Los Angeles tombe à pic puisque l'aventure qui se poursuit après une introduction montrant les origines du pouvoir dont il est doté, à savoir son père tué lors d'une altercation avec deux membres de la police), montre un individu malveillant qui à l'aide d'une voyante (l'actrice Hilary Shepard et son sourire ''Jokerien'') s'en prend télépathiquement aux membres des forces de police...


De quoi mettre à rude épreuve les nerfs des autorités et notamment ceux du commandant Peter Harrigan, le père adoptif de Samuel Staziak qu'interprète Richard Grove, étonnant ''sosie'' de l'acteur Stacy ''Mike Hammer'' Keach, ainsi que ceux de son adjoint le lieutenant Harry Brown sous les traits duquel les plus avertis reconnaîtront Mark Rolston qui fut notamment l'un des militaires envoyés en mission à la surface de la planète LV-426 dans l'excellent Aliens, le retour de James Cameron en 1986. Quant à Darlanne Fluegel, on pu notamment la découvrir dans Les yeux de Laura Mars d'irvin Kershner qui la vit débuter sur grand écran en 1978 ou bien plus tard dans la séquelle de Simetierre réalisé une fois de plus par Mary Lambert en 1992. Le grand méchant de Scanner Cop est quant à lui campé par l'acteur ultra charismatique Richard Lynch, connu pour son visage brûlé à la suite d'une immolation en plein Central Park en 1962 avant de débuter à la fin des années soixante, une carrière d'acteur lors de laquelle il enchaînera les rôles de méchants sur petit et grand écran (on se souviendra longtemps de son interprétation dans le vingt-deuxième épisode de la troisième saison de la série policière culte Starsky et Hutch, Quadrature dans lequel il interpréta un Lionel Fitzgerald II hyper flippant!)...


S'il est logique de penser que Scanner Cop n'atteint pas les qualités de l’œuvre originale (qui elle-même ne fait sans doute pas partie du haut du panier de la filmographie du célèbre réalisateur canadien), le long-métrage de Pierre David, l'un des deux seuls qu'il réalisa dans sa courte carrière de cinéaste (mais très longue dans celle de producteur) n'a cependant pas trop à rougir de la comparaison. Surtout si on le confronte aux épisodes 2 et 3 de la franchise qui franchement, ne demeurent pas des modèles du genre. Avant que Scanner Cop ne s'enfonce peu à peu dans les abîmes de la série Z au bout d'une heure environ de bons et loyaux services, le film du montréalais Pierre David nous propose un spectacle à mi-chemin entre film policier, fantastique et de science-fiction. Bien que l'occulte et le.... ''merveilleux'' entrent en jeu, Scanner Cop a tout du petit film policier du début des années quatre-vingt-dix (voire de la décennie précédente) nerveux et donc, plutôt bien rythmé. Les quelques effets-spéciaux sont relativement bien exécutés et réalisés à base de latex comme cela était de coutume à une certaine époque et que les amateurs ont le plaisir de découvrir de nos jours qu'ils reviennent en force chez certains cinéastes. À dire vrai, l'intérêt de Scanner Cop est quelque peu ruiné par une dernière partie grand-guignolesque un peu ridicule, voire carrément cheap ! Mais ne boudons pas notre bonheur puisque le film demeure tout de même relativement efficace et honorable vu sont statut de séquelle (spin-off) tardive. À noter que l'année suivante Scanners: The Showdown sera à son tour réalisé par Steve Barnett, auteur notamment en 1991 du film de science-fiction post-apocalyptique Mindwarp...

jeudi 1 décembre 2016

2014 - "Debug" de David Hewlett



Dans l'immensité de l'espace, un vaisseau vidé de ses occupants dérive. Six pirates informatiques y sont envoyés afin de réinitialiser le réseau. Dirigée par Capra, l'équipe formée de James, Mel, diondra, Samson et Lara tombent sur Kaida, jeune femme accusée d'avoir tué l'un  de ses anciens camarades. Tous les sept, ils vont devoir reprogrammer le système afin d'en
supprimer tous les virus et programmes défaillant. mais contre toute attente, ils s'aperçoivent qu'ils sont épiés. En effet, le système lui-même a pris le contrôle du vaisseau et, bien décidé à le conserver et à prendre forme humaine, il décime un à un l'équipe d'informaticiens.

Non, ceci n'est pas un poisson d'Avril. Ceci est un vrai film de science-fiction comme il en existe des centaines, voire des milliers. Sur le papier, Debug (ou Spaceship) avait de quoi faire espérer le meilleur mais très vite on déchante. Dès les premiers instants, on sent que l'on va passer un moment difficile. Rien que le look de Jason Momoa (dans le rôle de Iam) fait peur. Trop théâtrale, et puis cette coiffure, mon dieu, cette mèche blanche et ce brushing post-eighties décrédibilise à elle seul tout l'ensemble du film. Ensuite, on aurait aimé que le vaisseau ait un peu plus de "bouteille".  Pour un cargo qui dérive dans l'espace, il reste encore un peu trop "propre". Trop blanc, et même les quelques discrètes teintes de bleu et de rouge lui donnent une esthétique parfois séduisante, on aurait sans doute préféré qu'il ressemble aux quelques coursives anxiogènes entrevues durant certaines scènes.

L'histoire en elle-même est cousue de fil blanc et invraisemblable. Chaque personnage ayant une tâche bien définie à exécuter (qui se contente d'être finalement la même pour tous), on se demande si cette équipe envoyée à des millions de kilomètres de la Terre sait vraiment ce qu'elle a à faire où si elle a assez de sérieux pour la mener à bien. Entre Diondra (Jadyn Wong) qui plonge littéralement dans la merde en visitant de son propre chef les conduits d'évacuation de déchets organiques, Lara qui plonge elle dans un bassin censé lui procurer des visions fantasmagoriques et James qui tente de communiquer à distance avec son frère handicapé mental, les résultats risquent de se faire attendre. Tout ceci n'étant pas très sérieux, allons faire un tour du côté des effets-spéciaux. Ceux-ci sont vraiment décevants. Si quelques salles valent le détour, d'autres arborent un décor minimaliste pas toujours affriolant. De plus, pire que le rendu fadasse de simples maquettes, ce qui jure le plus en la matière, c'est lorsque les effets-spéciaux sont numériques et que cela se voit.

Debug est donc tout sauf un bon film de science-fiction. A éviter sous peine de passer une déprimante soirée...

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